Mars 2012 - Arcinfo.ch

Le salon Baselworld bat son plein depuis jeudi et semble, au bilan intermédaire, tenir toutes ses promesses. Les exposants annoncent davantage de visites, davantage de rendez-vous et de business. A voir si les commandes suivront, surtout chez les plus petites marques, où l’atmosphère n’est pas celle, survoltée, de la halle 1.

Après quatre jours, on a pu se faire une idée des plus belles pièces, ou des plus spéciales, présentées à Bâle. Tour d’horizon subjectif de quelques extrêmes.

La plus chère

Aucune concurrence ne s'étant manifestée à Baselworld, on confirme: la montre la plus chère du salon est la Big Bang 5 millions de dollars de Hublot, qui a été acquise par The Hour Glass, à Singapour. Cette chaîne de boutiques, qui vend notamment la marque Hublot, l'exposera dans ses magasins. Avec ses 1282 diamants et ses 100 carat, c'est non seulement la montre la plus chère du salon, mais également la la plus sertie.

La plus grande

Contrairement aux apparences, ce n'est pas la Montre d'Aeronef Type 20 de Zenith. On a découvert au Ramada Plaza une superbe pièce de 65 mm de diamètre, réalisée par la nouvelle marque locloise Jämes Pellaton. Et comme cet horloger loclois s’est illustré dans la fabrication de tourbillons, c’est un tourbillon montre de poche que cette jeune entreprise a conçu.

La plus compliquée

Là, on hésite: les montres alliant des fonctions ou une construction inédite à un affichage original ne manquent pas. On hésite donc entre trois pièces impressionnantes. L'Opus 12 d'Harry Winston, due à des talents du Val-de-Ruz, que nous avons déjà présentée ici.

La 4N (Paris) première création de la nouvelle marque du même nom, une montre réalisée en seulement 16 exemplaires, avec minutes et heures sautantes et affichage digital par disques. Un truc de fou réalisé par François Quentin, qui contient 520 composants.

Et enfin, mais ce n'est presque pas une montre, l'Anticythère de Hublot (encore luii!), une pièce réalisée à quatre exemplaires seulement, qui est une miniaturisaion de la Machine d'Anticythère, retrouvée en Grèce et qui date de 200 avant notre ère. Hublot a réalisé une supercomplication archéologique et investi quelques millions dans ce projet.

La plus astronomique:

«Au lieu de dire qu'une heure s'est écoulée, cette montre indique que la terre a tourné de 15 degrés». On va le dire franchement: c'est à peu prè la seule phrase qu'on a comprise dans les explications de Karsten Frassdorf, l'horloger de génie d'Heritage Watch Manufactory (Neuchâtel).

Treize aiguilles animent la Firmamentum, qui indique notamment le temps solaire et le temps sidéral, et qui est un véritable instrument de navigation. Elle est vendue dans un coffret comprenant un sextant.

La plus ressuscitée

A Baselworld, on découvre parfois, au détour d'un stand, d'anciennes marques horlogères exhumées du passé. Ainsi Venus, relancée l'an passé, qui a ses quartiers à Genève et qui revendique un glorieux passé chaux-de-fonnier. «Swiss since 1902», peut-on lire sous le logo, alors que le catalogue raconte toute l'histoire de cette marque, fondée par Paul-Arthur Schwarz et portée par l'actrice Jane Mansfield en 1966.

Mais qui n'a pas survécu, comme nombre de marques, à la crise des années 70. Venus Montres SA est aujourd'hui en mains... grecques. Finalement pas totalement illogique, quand on s'appelle Aphrodite!

La plus animale

Elle s'appelle Serpenti et s'enroule autour du poignet: la plus animale des montres de Baselworld est signée Bulgari. L'horloger-bijoutier italien expose en vitrine deux pièces uniques, au cadran caché dans la gueule du reptile, inspirées d'un modèle que portait Elizabeth Taylor, en parallèle du tournage de Cléopâtre.

«Nous avons racheté cette montre lors de la vente aux enchère des bijoux de Liz Taylor chez Christie's et l'avons réinterpétée», explique-t-on chez Bulgari. Une version en or qui fait sept fois le tour du poignet est aussi réalisée sur commande.

La plus liquide

Elle fait le buzz sur internet depuis quelques mois, et son film a été vu plus de 300'000 fois sur You Tube. Autant dire que la première montre de HYT (Bienne), nouveau défi du Neuchâtelois Vincent Perriard, était attendue de pied ferme à Baselworld. Sa particularité? Un affichage liquide des heures.

Et on l'a vue en vrai: elle marche! Un liquide jaune fluo évolue dans un tube en verre circulaire pour indiquer les heures. «Nous avons réuni la chimie et l'horlogerie», se félicitaient Vincent Perriard et ses associés, qui ont déjà prévendu leurs 160 premières pièces. Outre le jaune, on trouvera aussi une version liquide bleu ou rouge.

Par Françoise Kuenzi / Crédits photos SP